Des répercussions psychologiques comme le stress, la méfiance, la stigmatisation, le traumatisme…
La France est l’un des pays au monde les plus touchés par le Covid 19 et la psychose autour de cette épidémie mondiale ne cesse de s’intensifier.
Un sondage Ifop montre que dans ce contexte épidémique, un Français sur 2 a peur de fréquenter des lieux publics comme les stades ou les transports en commun et que 61% d’entre eux avouent être inquiets pour eux et leur famille.
Il s’agit là d’un niveau record d’inquiétude chez les Français à l’égard d’un virus par rapport aux dernières crises sanitaires.

Les effets psychologiques du Coronavirus Covid 19 
Une épidémie mondiale est un événement traumatogène que l’on soit directement concerné ou plus à distance : cela nous confronte directement à la mort, ou du moins à une menace de mort.
Ce genre d’événement peut générer une forte charge émotionnelle très difficile à contrôler, pouvant avoir de nombreuses répercussions sur le plan psychologique.
Fatigue émotionnelle, troubles du sommeil, préoccupation permanente concernant l’avenir, peur des autres, altération du jugement, troubles de l’humeur, tendance à l’hypocondrie…
C’est cette batterie de répercussions psychologiques que nous retrouvons depuis le début de l’épidémie du Covid-19″. 
Certaines personnes peuvent se sentir dépassées par les événements et ne pas comprendre ce qu’il se passe, d’autres peuvent éprouver de la peur ou de l’anxiété au quotidien. Mais si certaines ont des réactions mesurées et réfléchies, d’autres réagissent de manière plus vive. Les réactions dépendent donc de nombreux facteurs tels que notre exposition face à l’épidémie, nos expériences antérieures d’événements stressants, le soutien de notre entourage, notre santé physique, notre âge, nos antécédents personnels de troubles liés à la santé mentale…

Les conséquences psychologiques de l’isolement et de la quarantaine
La première conséquence de l’isolement, c’est la stigmatisation, autrement dit, le sentiment d’être pointé du doigt, de susciter la suspicion en permanence, d’être la personne « pestiférée » à éviter ou celle par qui la maladie arrive.
Outre cette impression de rejet, certaines personnes mises en quarantaine peuvent également avoir le sentiment de culpabilité de ne pas avoir pris les mesures nécessaires et d’avoir pu potentiellement infecter d’autres membres de leur entourage.
La quarantaine est une expérience potentiellement traumatisante pour certains et, comme tout trauma, les symptômes  (comme les troubles du sommeil, les troubles de l’humeur, une anxiété généralisée, allant jusqu’à une dépression voire un syndrome du stress post-traumatique) peuvent se manifester à distance, soit des mois ou des années plus tard sous forme de flashbacks, d’attaques de panique, d’état pathologique d’alerte ou de vigilance. 

Les personnes à risque
Il n’existe pas de typologie de la personne qui présenterait plus de risques de décompensation psychologique qu’une autre. Malgré tout, si on a une tendance à l’hyper-anxiété, si on est hypocondriaque ou si on traverse un épisode dépressif, mieux vaut prendre les devants en s’adressant à un Coach ou un Psychothérapeute qui pourra nous aider à traverser cette période, nous dire des mots rassurants et soulager les symptômes liés au stress.

Quelle prise en charge
Une prise en charge psychologique est indispensable pour aider à surmonter ces répercussions sur le mental. Que l’on soit directement concerné par l’épidémie ou non, il ne faut pas hésiter à en parler à un professionnel de santé, même si la démarche semble difficile, qu’on souhaite éviter le sujet ou qu’on ressent de la honte à aller mal.
Les thérapies brèves comme les thérapies cognitives et comportementales (TCC) semblent particulièrement bien indiquées dans ce genre de situation. En consultation, le patient peut évoquer son propre récit des événements, exprimer ses émotions, et faire part de toutes les pensées négatives que l’épidémie suscite. Un travail pourra être engagé pour soulager la personne en attendant que le climat de tension actuel s’apaise.
D’autres méthodes comme l’EFT et l’EMDR peuvent aussi vraiment bien aider. 

Comment ne pas céder à la psychose
Avant toute chose, il convient de se protéger soi-même ainsi que son entourage en adoptant des gestes simples recommandés par l’Organisation de la Santé : se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon, ou en l’absence d’un point d’eau, utiliser du gel hydro-alcoolique, éternuer et tousser dans le pli du coude, jeter les mouchoirs directement après usage, éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche, porter un masque si on est malade pour éviter de diffuser la maladie par voie aérienne…
Pour ne pas céder à l’anxiété excessive, il faut éviter de se projeter dans des scénarios catastrophes et faire son maximum pour mettre à distance les pensées négatives tout en restant malgré tout vigilant et alerte. Pour prendre du recul, le meilleur moyen est de limiter les sources d’informations, ce qui permet d’éviter par la même occasion de lire des fake-news.
Passer son temps à lire des notifications angoissantes, écouter la radio ou les chaînes d’information en continu sont aussi des actions anxiogènes qui favorisent la panique.
S’informer avec modération, en croisant les sources et en prenant du recul. Focaliser sa pensée n’est jamais bon, on finit par ruminer et s’empêtrer dans des pensées dysfonctionnelles qui ne font que renforcer notre malaise et nourrir notre angoisse. Même dans un contexte d’épidémie, il faut continuer à vivre, tout en prenant les précautions nécessaires pour éviter la contamination, et se rassurer avec des informations avérées par les autorités sanitaires et les chercheurs : plus de 80% des cas sont bénins ou ne présentent pas de symptômes, il y a 13 fois plus de chances d’en guérir que d’en mourir. Et surtout notez que tout cela rentrera bientôt dans l’ordre car des équipes de chercheurs du monde entier travaillent actuellement sur un vaccin !!!